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Carnet de critiques et billets divers d'une cinéphile active mais peu réactive... Ecriture intermittente garantie.

CESAR ET MOI

Ecrit le 24 février 2012.

 

23h45. Fin de la soirée des César, fin du rituel. J’ai vu la vulgarité de Mathilde Seigner, l’humour bilingue de Michel Gondry, la sadique drôlerie de Mathieu Kassovitz, les larmes de joies de Bérénice Béjo et la danse d’Omar Sy… et je me suis couchée pour m’endormir aussitôt, sans rêve, sans affect…

Pourtant, aussi loin que je puisse m’en souvenir, la soirée des César a toujours provoqué chez moi les mêmes effets qu’une fin de concert ; lorsqu’encore submergé par les rythmes, la chaleur et l’excitation, on ne parvient pas à trouver le sommeil et on se met à chanter aussi.

Rejoindre son lit après la diffusion de la cérémonie, c’était alors rejoindre un monde d’infinies possibilités et de reconnaissances éternelles. Les yeux fermés, je choisissais ma récompense (réalisateur, scénariste, film… pas moins) et je ne cessais de perfectionner mon discours : qui remercier, dans quel ordre, quel bon mot qui resterait dans l’histoire de l’Académie ? Il fallait faire court, juste et percutant. Je croisais mes "maîtres" en coulisse et, bien sûr, ils me félicitaient. Puis, je « volais » à la soirée d’après cérémonie, y répondais aux interviews, y rencontrais les futurs acteurs de mes futurs films…et parfois même un compagnon plus intime. Enfin, épuisée par cette folle nuit, je m’endormais. Ma vie était d’ailleurs rythmée par ces bouffées de rêve : dès janvier, je travaillais mon anglais pour pouvoir rendre honneur aux membres de The Academy et au mois de mai, j’étais une présidente de jury investie mais autoritaire.

Aujourd’hui, quelques mots d’analyse, plus souvent de colère et d’agacement, et puis c’est tout. Les rêves ont disparu progressivement, les récompenses sont devenues plus rares, plus secondaires et les discours plus courts. Une année, je n’étais plus présidente du jury de Cannes mais simple juré… Il devenait de plus en plus dur de se projeter dans ces évènements, d’y trouver sa place. Les marches du palais se sont dérobées sous mes pieds, et les portes du théâtre du Chatelet ont fini par se refermer. Fin de L’Age des possibles.

CESAR ET MOI
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